Pour apporter mon témoignage :
mon poste rapporte le plus gros salaire à la famille, depuis le début, bien avant les enfants, double diplôme dans un secteur porteur et ultra valorisé socialement.
Pour autant, nous ne sommes pas Crésus et comptons nos sous, comme la majeure partie de nos concitoyens, car malgré des revenus très corrects, le coût de la vie et la charge que représente deux enfants jouent largement. Bref.
J'ai repris à temps partiel au premier, au deuxième, au bout de qq mois énorme souci de garde avec la crèche, retrait en urgence des deux enfants et congé parental à temps plein pour moi. Attention, ce qui suit est certainement une opinion impopulaire (et inaudible aujourd'hui dans notre pays), c'est moi qui me suis arrêtée, alors que financièrement on aurait dû faire l'inverse, non pas parce que mon conjoint refusait, mais parce que nous sommes tous les deux venus à la conclusion que nos enfants avaient besoin de leur mère, et que naturellement j'étais la mieux placée pour m'occuper d'eux à longueur de semaines H24. Ceci ne résulte pas d'un problème initial d'implication paternel, au contraire, nos enfants adorent leur père et réclame sa présence, mais au fond, à leur âge, la base c'est toujours maman, c'est comme ça.
Outre la (faible) indemnisation, c'est surtout le côté parachute du congé parental qui nous a permis de prendre cette décision sans se dire, outre le sacrifice financier temporaire, on prend un énorme risque pour la subsistance de la famille. Au pire si ça tourne au vinaigre, je reprends et on trouveras une solution.
Je trouve assez hypocrite de la part des gouvernements successifs de nous rebacher avec l'égalité homme/femme, elle n'existe pas, ce qu'on devrait rechercher et promouvoir c'est l'équité. En matière de maternité, nous portons les enfants, nous les mettons au monde et nous sommes les premières à les guider dans leur croissance physique, affective et intellectuelle, dans le continuum physiologique de la grossesse pour les premières années.
On nous parle de choix à longueur de journée, mais en vérité, on veut forcer les gens à prendre certaines décisions en revenant sur un dispositif largement à l'avantage de l'employée, dans une visée économique (non avouée bien sûr).
Les mères au foyer ne produisent pas de PIB, n'emploient pas ou peu de mode de garde (donc pas de PIB de ce côté là non plus) et en général consomment moins et essayent de se débrouiller pour le courant (car financièrement c'est un calcul).
Si on voulait vraiment laisser le choix, je ne vois pas pourquoi on supprimerait le congé parental, au moins sur une modalité sans solde avec garantie de retour en fonction comme c'est le cas aujourd'hui.