Suivi sérologique d’enfants nés de mères souffrant de lupus
Serologic follow-up of children born to mothers with Ro/SSA
autoantibodies. Klauninger R et al. Lupus 2009 ; 18 : 792-8. Mots clés : lupus maternel, grossesse, suivi infantile.
Les femmes souffrant de lupus et ayant des auto-anticorps antiribonucléoprotéines Ro/SSA et La/SSB ont un risque significatif de mettre au monde des enfants qui présenteront un lupus néonatal à la naissance : bloc atrioventriculaire, éruption cutanée transitoire, anomalies des enzymes hépatiques, anémie ou thrombocytopénie. Le but de cette étude suédoise était de suivre 32 enfants nés de 30 mères positives pour ces auto-anticorps pendant leur première année de vie, sur le plan des IgG, des IgA et des IgM anti Ro et La. Un bloc atrioventriculaire du 2ème ou 3ème degré est survenu chez 6 enfants, un bloc du 1er degré chez 7 enfants, les autres enfants n’ayant pas développé de pathologie cardiaque. La survenue d’un bloc cardiaque et sa sévérité étaient corrélées au taux d’autoanticorps chez la mère. Des échantillons de sang ont été prélevés chez les enfants à la naissance, puis à 3-4 jours, 4-5 semaines, 6 mois et 12 mois. Avec le temps, les anticorps maternels disparaissaient du sang de l’enfant, et ils étaient indécelables à 12 mois chez tous les enfants. Chez les enfants souffrant de bloc atrioventriculaire, cette baisse était parallèle à la normalisation de la pathologie. 21 mères ont allaité exclusivement pendant au moins 8 semaines. Le fait que l’enfant soit ou non allaité n’avait aucun impact sur cette évolution, ni sur l’évolution des lésions cutanées, en dépit du fait que des études ont constaté la présence d’anticorps anti Ro52, Ro60 et La dans le lait maternel.
Cette étude montre que le taux des auto-anticorps maternels transmis au foetus pendant la grossesse par une mère souffrant de lupus baisse rapidement pendant les premières semaines. L’allaitement n’a aucun impact sur la rapidité de disparition de ces auto-anticorps. Les professionnels de santé peuvent donc recommander l’allaitement aux mères souffrant de lupus, même lorsqu’elles sont séropositives pour les auto-anticorps Ro/La.