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Co-allaiter ou pas, besoin de témoignages

Nim

Voie lactée
Bonsoir à toutes,

J'écris enfin pour parler de mes interrogations qui se font de plus en plus vives à mesure que le début de la période de conception du 2e approche : on se lance cet été. Pour replacer le contexte, mon fils va avoir 17 mois et je l'allaite avec beaucoup de bonheur, plus vraiment à la demande (il a quatre tétées/jour en gros, plus s'il est malade, moins s'il est très occupé).

Je me pose de nombreuses questions que je vais essayer de rendre le plus claires possibles mais c'est un peu le désordre dans ma tête...

Je n'envisage pas du tout, actuellement, de le sevrer, je crois même que cela me ferait beaucoup de peine que cela s'arrête maintenant. Dans le même temps, je ne sais pas comment ni moi ni mon bébé allons réagir lorsque je serai enceinte (j'ai très très peur des aversions d'une part, et de l'autre, il se pourrait simplement que mon fils se détourne du sein parce que le goût ne lui plaît plus ou parce qu'il n'y a plus de lait). Comment gérer les désagréments d'un allaitement enceinte ? Et sur un thème un peu différent, comment gérer les commentaires des uns et des autres sur mon allaitement pendant la grossesse (j'ai peur notamment de tomber sur des personnels de santé qui me reprochent mon choix de poursuivre) ? Y a-t-il eu des réticences du conjoint (le mien est pour un allaitement aussi long que nécessaires et me soutient énormément depuis les débuts, mais son éducation fait qu'il considère le coallaitement comme une bizarrerie et est d'avis que le premier doit bien finir par "céder sa place") ?

Si jamais l'allaitement se poursuit pendant la grossesse, comment se passe le co-allaitement ensuite ? L'une de mes craintes, c'est que mon fils, voyant le suivant téter beaucoup, se mette à vouloir suivre le même rythme. J'aimerais au contraire conserver un allaitement à l'amiable, est-ce que cela se fait facilement, est-ce qu'il comprendra que le bébé a besoin plus que lui, est-ce que ça ne fera pas naître ou n'exacerbera pas une jalousie ? Est-ce que c'est réaliste de vouloir co allaiter avec un nouveau né qui tète quand il veut et un "grand" d'entre deux et trois ans qui tète quand je veux bien (matin et soir, disons, et éventuellement la tétée post dej avant la sieste) ?

Une question un peu bizarre : si jamais mon fils se sèvre pendant la grossesse, est-il possible d'envisager de lui donner ensuite mon lait tiré, après la naissance ? Qu'il ait par exemple un petit verre de lait tous les matins. En fait, ça peut paraît un peu curieux, mais je tiens à ce qu'il ait mon lait plutôt qu'un autre tant que le lait fait partie de ses besoins.

Enfin, une question plus large, puisque mon objectif est surtout de recevoir plusieurs témoignages, de mères qui coallaitent et pour qui ça roule, de mères qui coallaitent et galèrent, de mères qui n'ont pas voulu coallaiter, de mères qui regrettent d'avoir ou non coallaiter : pourquoi avez-vous fait le choix de l'un (co-allaitement) ou de l'autre ? Quels sont les avantages/inconvénients ? Et pour sortir des questions très pragmatiques : qu'est-ce que ça change à votre manière d'être mère de plusieurs enfants ? Est-ce que ça apporte quelque chose à votre relation avec eux, à la relation qu'ils tissent entre eux ?

Je sais que j'ai encore plein d'interrogations sur le sujet, mais c'est déjà fouillis et je ne veux pas prendre le risque de vous décourager de me répondre !
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Tu fais comme tu veux, et tu peux tout à fait décider au jour le jour, selon la manière dont tu supportes les choses, etc. Je pense que ça ne sert à rien d'anticiper : tu verras sur le moment !

Mais puisque tu veux des témoignages, voici le mien : je suis tombée enceinte de ma 2ème alors que mon 1er avant 14 mois. Vers le 1er mois de grossesse j'ai eu de petites douleurs lors de certaines tétées à un moment, ça n'a pas duré. C'était semblable aux petites douleurs que j'avais pendant l'ovulation.
Vers 4 mois de grossesse, quasiment plus de lait. Mon fils s'est mis à manger beaucoup plus de yaourts (avant il n'en mangeait qu'en mon absence). Il a espacé ses tétées, il y est quand même revenu lors d'un épisode de maladie mais sinon il ne tétait pas tous les jours.
Vers 6 mois de grossesse, je suppose que le colostrum est arrivé, car il a reréclamé à téter plusieurs fois par jour. J'ai limité à 3 fois car les tétées étaient douloureuses (surtout en début de tétée et surtout le soir).
Après la naissance du bébé, il a reréclamé beaucoup, mais je ne pouvais pas assurer alors j'ai fait le choix de le limiter à 2 fois par jour.
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Voici aussi mon témoignage : j'ai eu mon retour de couches vers les 17 mois de mon aîné et je suis tombée enceinte à ses 23 mois. Il n'était pas du tout sevré : il tétait plusieurs fois par jour en ma présence (peut-être 4 ? je n'ai pas de souvenir très précis, j'avoue) et ses nuits complètes devaient encore se compter sur les doigts de la main.
Au tout début de ma grossesse, il s'est mis à téter plus fréquemment. J'ai eu la chance que ce ne soit pas trop douloureux, juste un peu inconfortable en début de tétée (ça pinçait/tiraillait) mais la sensation s'estompait vite. Je n'ai pas non plus eu de sentiment de rejet. Ces tétées qui perduraient étaient notre moment câlin alors que j'étais très diminuée (je suis très malade en début de grossesse, donc en gros j'étais étendue dans mon canapé avec un seau à proximité... pour jouer avec son petit garçon c'est top).
Par la suite ses demandes se sont espacées, en même temps que mon lait se tarissait je suppose. Mais il a maintenu deux tétées jusqu'à la fin : au réveil et au coucher. Quand ça devenait difficile à supporter je le prévenais que je comptais jusqu'à 5 et qu'on arrêtait la tétée.
Lors de la naissance de sa sœur, nous avons été séparés pour la première fois pendant deux jours et demi. Il s'est très bien passé de téter. En revanche, à mon retour, il s'est mis à réclamer +++. C'était un mélange de demande d'attention, d'envie en voyant sa sœur téter, de désir de redevenir un bébé... J'ai choisi d'accepter ses demandes mais en les limitant dans le temps : s'il me demandait en journée, il avait droit à "cinq et cinq", c'est-à-dire que je comptais jusqu'à 5 sur chaque sein. Le matin et le soir, il avait droit à une plus grosse tétée, mais c'était encore moi qui y mettais un terme en comptant.
Émotionnellement parlant les débuts du co-allaitement n'ont pas été hyper faciles pour moi. J'avais une espèce d'angoisse que mon fils prive sa sœur de lait en tétant trop (d'où le décompte pour écourter quand je sentais la montée de lait arriver...). Je n'ai donné qu'une ou deux fois le sein aux deux en même temps, c'était difficile de s'installer correctement et je n'étais pas forcément sereine. Finalement j'ai préféré garder la tétée comme un moment dédié à chacun. Ma fille grandissant, je me suis peu à peu détendue sur la question de la quantité de lait. Mon fils, lui, s'est également rasséréné : ses demandes en journée se sont faites plus rares, il lui est fréquemment arrivé d'oublier (surtout si on était bien occupés).
À l'approche de ses trois ans, j'ai donc pris le parti de le prévenir qu'on allait désormais se limiter à la tétée du matin et la tétée du soir. Il a bien compris, même s'il a tenté de réclamer quelques fois ensuite.
Aujourd'hui il a (presque) trois ans et demi et ma fille a dix mois. Le co-allaitement perdure selon ces modalités. Pour le moment cela me convient ainsi, à voir pour la suite.

Je tague quelques mamans qui co-allaitent ou ont co-allaité pour diversifier les témoignages : @Doobida @Bezapot @MmeMarguerite @Lili059
 

bzoui

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Une chose que je peux te dire, c'est que ça se passe rarement comme on l'anticipe 😂.
Mon vécu, c'est une constante adaptation et un arbitrage entre les besoins de chacun et ça se fait au jour le jour.

Concernant le personnel soignant, il n'y a pas plus de risques d'allaiter enceinte que d'avoir des rapports sexuels. Donc tant qu'on ne te parle pas d'arrêter les rapports, ils ont même pas besoin de savoir que tu allaites.

Je ne dirai pas que le coallaitement a changé ma manière d'être mère mais plus que ma manière d'être mère c'est d'essayer de répondre au mieux aux besoins de chacun. Le coallaitement y a clairement participé.

Et pour le lait tiré, tu pourras essayer, mais après chaque sevrage, mes enfants m'ont rapidement dit qu'ils aimaient pas le lait tiré et pourtant il n'y avait pas de problème de lipases. Leur goût a changé assez vite. Ils buvaient avec plaisir du lait tiré au verre avant sevrage.

Mon témoignage quasi mois par mois d'allaitement enceinte et de début de coallaitement : https://forum.lllfrance.org/threads/cest-le-chaos-ou-le-ko.8383/
 

Doobida

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Chaque situation est tellement différente..
Tu sembles avoir déjà lu pas mal de choses sur le sujet, peut-être le Allaiter aujourd'hui sur « l'allaitement pendant la grossesse et le coallaitement » ?

Enceinte aux 18 mois de mon fils, il têtait 3-4 fois par 24h, et s'est d'un coup mis à teter comme un nourrisson, 12-16 fois par 24h...😱 Il a même recommencé à avoir des selles de bébé exclusivement allaité...!
J'ai eu une fausse couche et ai ressenti 2 jours avant les saignements une aversion terrible pour mon fils, qui m'a beaucoup choquée. Heureusement on s'est réapprivoisé, j'ai retrouvé pour lui mon amour infini, ça m'a rassuré pour une nouvelle grossesse de me dire que ces sentiments pouvaient disparaître et que l'amour était plus fort !
Grossesse au cycle suivant, j'ai sevré petit à petit parce que je ne me voyais pas coallaiter.
Donc sevrage de jour à 21 mois, un mois plus tard j'ai écourté les tétées d'endormissement puis les tétées de nuit à une chanson par sein au vu de la douleur et du rejet provoqué par les tétées.
Ensuite je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais j'étais en un clin d'œil à 7 mois de grossesse.. 😅 Et là je ne me voyais pas sevrer d'un coup et qu'il sente le "laisser la place" justement.
Depuis un moment je lui disais que le lait commençait à disparaître pour qu'il en ait de moins en moins et qu'il s'habitue à ce que lui en ait un petit peu, et qu'on en laisse beaucoup pour le bébé à venir. Il s'est mis à répéter de lui même "un peu pour moi, et beaucoup pour bébé M."

Naissance, 3 nuits l'un sans l'autre ça a été.
Il a réclamé dès le premier soir, on a tenté dans les premiers jours les deux en même temps ça nous a valu de bons fous rires, mais ce n'était pas pour moi !
Elle passait avant ou alors il se dépêchait pour boire avant qu'elle ne se réveille.
Il m'a permis d'éviter les engorgements du début c'était bien appréciable :)

Au bout de quelques semaines je lui ai dit que la nuit je n'en pouvais plus, que tout le monde avait besoin de repos, ça s'est assez bien passé. Restait matin et soir.
Vers les 2-3 mois de ma fille les tétées du soir s'éternisaient, nous énervaient tous les deux car il voulait du temps avec moi et utilisait la tétée pour ça sauf que j'entendais m'a fille pleurer ça me rendait folle. Donc je lui ai expliqué tout ça et on a remplacé par un biberon de lait chaud le soir, en gardant seulement la tétée du matin.

Quelques mois plus tard tétées du "matin" de plus en plus tôt, je ressentais de nouveau de l'aversion s'il parvenait à avoir un réflexe d'éjection ça me rendait dingue donc j'ai sevré pour de bon.

On a toujours une relation d'amour infini, il n'y a presque pas eu de rejet pour moi.
Un mois et demi après le sevrage le papa s'est super investi pour réussir à gérer l'endormissement du soir et leur relation s'est vraiment embellie.

Il réclame de temps à autre, j'ai accepté de lui donner 3 ou 4 fois, il s'arrête dès qu'il a un tout petit peu de lait en rigolant et en me disant qu'il en a eu.

Je trouve la relation frere/sœur très belle, très peu de rivalité pour le moment 🤞 par rapport à ce que je connais dans notre entourage.

Plein de courage à toi et tiens-nous au courant !
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Je m'aperçois en lisant @Doobida que j'ai oublié de parler des nuits. Les nuits complètes sont devenues de plus en plus fréquentes à partir des 2 ans de mon fils, jusqu'à être majoritaires. Ça s'est un peu dégradé à la naissance de ma fille. Pour les tétées de nuit je limitais à 5 secondes par sein aussi. Aujourd'hui tout est revenu à la normale, il dort en général d'une traite. Il y a peu il s'est réveillé la nuit et m'a appelée, il a demandé à téter pour la première fois depuis longtemps. J'ai répondu qu'on tétait le matin et il n'a pas insisté.

Du côté de la relation frère/sœur, malheureusement je ne peux pas encore la qualifier de "très belle" même si j'espère que ça va s'améliorer... 😬 (elle n'est pas catastrophique non plus mais dans l'ensemble mon fils tolère la présence de sa sœur plus qu'autre chose)
 

Astraz

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Je me permet @Nim de profiter de ton sujet pour poser une question qui me taraude depuis un moment.
Comment vous arrivez à faire accepter seulement 5s de tétée? Surtout la nuit??
 

Doobida

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Les 5 secondes n'ont jamais marché pour le petit Grec, ça le mettait dans tous ses états d'avoir le compteur stressant il pleurait.
Je chantais, il avait l'habitude de mes chansons donc il arrivait à anticiper la longueur. En général je le laissais aller au bout du premier réflexe d'éjection si la tétée était nutritive puis fin de chanson, je lui disais d'ouvrir grand la bouche.
Clairement il a pleuré hein.... Mais je ne pouvais plus supporter ça me rendait triste aussi, je le lui disais, et j'expliquais, et j'étais là pour câlin, tendresse, histoires, etc.
 
Dernière édition:

Astraz

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Merci @Doobida pour ta réponse. C'est surtout niveau pleurs, je n'arrive pas à imaginer que sa puisse se faire sans 😕
 

Catcat

Montée de lait
Coucou !
Je peux apporter un petit témoignage aussi, si cela aide :)
Mes filles ont 20 mois d’écart. Ma grande a compris avant moi que j’étais enceinte, avec deux jours de grève que ben mais pourquoi d’abord il te plaît plus mon lait ?o_O Pendant ma grossesse, je ne saurais plus trop dire à combien de tétées on tournait, mais je me souviens de quelques douleurs localisées tétons, une plus grande sensibilité, mais pas horriblement insupportable ni insurmontable :)
Les tétées ont toujours été assez longues (30 minutes) et le fait que je sois enceinte n’a rien changé. Je n’ai même pas ressenti une baisse de lactation, qui a dû arriver comme c’est toujours le cas mais très honnêtement rien n’a changé pendant mes huit mois de grossesse :calincoeur:
Aujourd’hui, la grande tête le matin au réveil, loooooonguement, et le petit bout à la demande. Et tout va bien ! Je ne me pose pas trop de questions, pour le moment ça fonctionne comme ça. Et le petit plus c’est qu’en cas d’engorgement, ma grande est d’une aide très appréciable :lol:
 

Doobida

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Ma toute douce est plus petite, mais je vois bien que la personnalité est très différente et l'attachement au sein aussi.
On ne peut pas comparer les bébés.. On a toujours l'impression d'avoir mal fait blabla mais en réalité on a souvent juste survécu en s'adaptant à nos bébés..!
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Je me permet @Nim de profiter de ton sujet pour poser une question qui me taraude depuis un moment.
Comment vous arrivez à faire accepter seulement 5s de tétée? Surtout la nuit??
Tous les bébés sont différents mais pour l'hippocampe ça s'est passé sans pleurs.
Après il était "grand" quand j'ai instauré ça (2 ans et demi bien tassés).
Et j'ai été souple : il m'est arrivé de dire "Bon, on recompte 5" quand je voyais que c'était difficile pour lui de s'arrêter.
Mais dans l'ensemble ça s'est vraiment passé de manière fluide.
 

MmeMarguerite

Fontaine de lait
Je suis d'accord avec les autres : rien ne sert de trop anticiper puisqu'on ne peut absolument pas prévoir à l'avance ce qui se passera ou non.
Mon petit bonhomme avait 15 mois quand je suis tombée enceinte avec pour terme sa date d'anniversaire des 2ans !! (Finalement, elle est née 5 jours avant) Au tout début de la grossesse, avant même que je fasse la prise de sang, il s'est mis à réclamer ++ le sein en journée alors qu'il ne le faisait pas du tout avant et les endormissements (tétée puis bras de maman) sont devenus très longs. Mon mari a alors décidé de prendre en main les endormissements puisque c'était beaucoup plus rapide avec lui et j'ai accepté avec plaisir parce que ça me pesait de gérer seule endormissements + nuits et que j'étais très fatiguée. On est donc passé à une tétée avec maman au salon, puis endormissement dans la chambre avec papa. Petit à petit, la tétée du soir est devenue moins importante et il ne la réclamait qu'en cas de grande fatigue ou gros chagrin.

Les demandes de tétées en journée, ça s'est tassé en deux ou trois semaines. Dès que j'ai eu les résultats de la prise de sang ou presque, on l'a annoncé au petit bonhomme, lui expliquant que beaucoup de choses allaient changer bientôt et qu'il en avait probablement déjà bien conscience, mais qu'on l'aimerait toujours autant et que ça, ça ne changerait jamais. Il était plutôt angoissé au début et l'annonce et nos paroles d'amour l'ont apaisé. Peut-être juste parce qu'il y avait enfin une explication aux changements qu'il sentait ? Je sais que tu n'as pas parlé de l'annonce à l'aîné, mais je te raconte ça quand même parce que c'était un point qui me questionnait beaucoup avant la grossesse : quand devait-on l'annoncer au premier, comment etc...

Niveau tétées et lactation, ça n'a rien changé du tout pendant les deux premiers mois puis ça a commencé à devenir un peu inconfortable, surtout la nuit. Ce n'était pas douloureux à proprement parler, mais je ne supportais plus du tout la tétouille (je n'ai jamais trop aimé à vrai dire..), ça me dérangeait vraiment beaucoup et faisait ressortir toutes sortes de sentiments négatifs à l'égard de mon petit bonhomme. Depuis ses 12mois environ, il arrivait que les réveils la nuit puissent être résolus avec juste un câlin ou une caresse. Quand j'allais le voir à son premier réveil (cododo inversé : avec la fatigue de la grossesse, je restais avec lui dès le premier réveil et finissais la nuit sur le matelas contre son lit), je commençais donc par tenter de le rassurer sans tétée et ne lui donnais le sein qu'à sa demande expresse. Ensuite, j'attendais le réflexe d'éjection, et qu'il ait fini de bien déglutir et dès qu'il commençait à tétouiller (ou selon mon humeur, au bout de quelques instants), je lui disais que c'était fini, qu'il n'y avait plus de lait et qu'il fallait attendre un peu avant de reprendre le sein. Il pleurait un peu @Astraz, oui, mais pas plus de quelques secondes, vraiment ! Je suis sans aucune volonté la nuit alors si ça lui avait causé de gros chagrins, je lui aurais redonné le sein aussitôt pour pouvoir dormir plus vite ! Je l'ai fait quelques fois d'ailleurs, en prenant sur moi et en serrant les dents. Il s'est mis à faire des nuits complètes une semaine avant ses 18 mois et je pense que le manque de lait l'a aidé.

En fin de grossesse, c'était le papa qui le rejoignait la nuit au besoin parce que j'étais trop fatiguée et quelques fois, le papa allait dormir avec lui parce qu'il trouvait que je bougeais trop dans le lit et ça l'empêchait de dormir :whistle:. Maintenant que la belette est née, s'il y a réveil nocturne, c'est le papa qui s'en charge aussi, et comme il est habitué, ça ne pose pas de soucis. Finalement, je me rends compte en écrivant que j'ai réussi à faire un sevrage nocturne sans jamais rien forcer ni faire pleurer mon fils en lui refusant des tétées !

Il n'a jamais arrêté de téter pendant toute la grossesse, mais au dernier trimestre, les tétées ne faisaient plus que quelques secondes. Je pense qu'en fait il n'aimait pas le goût du colostrum et s'arrêtait dès qu'il le sentait... Il faisait encore des longues tétées de temps en temps mais c'était devenu rare. Le jour où j'ai fissuré la poche des eaux, il a fait deux vraies tétées, et ça m'a bien aidée à lancer le travail par contre, j'étais bien contente qu'il ne soit pas sevré !!

A la naissance, il a voulu téter un peu plus souvent, mais c'était toujours quelques secondes. A un tel point que j'en étais très frustrée quand j'ai eu mes premiers engorgements et qu'il était incapable de me vider les seins ! Je me disais que ça n'avait vraiment servi à rien de ne pas le sevrer puisqu'au final il ne tétait même plus assez pour avoir du lait ou pour m'aider, juste assez pour que ma lactation s'emballe ! En fait, ça n'a duré que 4 ou 5 semaines, puis il a repris les grosses tétées. Ma sage-femme m'avait dit qu'en cas de co-allaitement, la maman produisait du colostrum mélangé à du lait presque dès le début et pendant environ un mois. C'est ce qui me fait dire que mon bonhomme ne devait pas trop apprécier le colostrum parce qu'au bout d'envrion un mois, il s'est remis à vraiment téter. Il ne demande pas à chaque tétée de sa soeur et doit être à 3 ou 4 tétées par jour en moyenne, par contre, il faut que ce soit tout de suite. J'ai beaucoup de mal avec ça : il n'a aucune patience et se met à pleurer si je lui dis d'attendre que sa soeur ait fini par exemple. Quand c'est possible, j'allaite les deux en même temps même si c'est vraiment pas pratique, juste pour m'éviter une crise de pleurs...
Il sait bien que c'est au bébé en premier, on lui explique à chaque fois que lui, il peut manger plein d'autres choses alors que sa petite soeur n'a que le lait... Bref, à 2ans, c'est simplement très difficile d'attendre et impossible de gérer une frustration, ça n'a probablement pas de rapport avec le co-allaitement mais beaucoup plus avec son âge. Il est comme ça pour tout en ce moment !

Pour le corps médical (et après j'arrête d'écrire 🤭), je n'ai rien dit à mon gynécologue qui ne m'a rien demandé. J'en ai parlé à mes sf parce que je savais qu'elles me soutiendraient. Et je l'ai aussi dit à mon rdv d'inscription à la maternité à la sf qui m'a demandé si j'avais allaité mon premier enfant et combien de temps "je l'allaite encore" elle a trouvé ça tellement bien qu'elle a tenu à mettre une note sur mon dossier parce que "il n'y a pas de raison qu'on ne marque que les problèmes, quand il y a quelque chose qui marche si bien, il faut le noter aussi "
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Ça me fait penser que je n'ai jamais eu la question, sauf le premier jour à la maternité... et que la sage-femme a trouvé ça très chouette aussi et a commenté, devant ma production de colostrum apparemment abondante, que l'aîné avait bien entretenu l'usine 🤭
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Je ne l'ai pas précisé, mais de mon côté je n'ai eu aucun commentaire négatif de la part du corps médical sur mon allaitement pendant la grossesse puis mon co-allaitement ;) Que ce soit par la gynéco qui suivait ma grossesse ou le personnel de la maternité, tout le monde trouvait ça chouette :)
 

MamanLibellule

Période de pointe
Hello!
De mon côté, je vais faire un témoignage inverse:
Je suis tombée enceinte quand ma grande avait 9 mois. Les tétées étaient très importante pour elle et elle était très jeune, j'avais donc en tête d'allaiter le plus loin possible, et je priais pour arriver jusqu'au co-allaitement. Etant donné que j'avais toujours fourni bien plus que nécessaire (et trempé plus d'une fois le lit), je pensais pouvoir échapper à la panne de lait.
Ma fille ayant quasiment toujours fait ses nuits, ça faisait bien longtemps qu'on avait un rythme de 2 tétées quotidiennes (matin et soir) + 1 ou 2 tirages en journée.

Bref, les 3 premiers mois se sont très bien passés, une fois que ma fille à accepté le nouveau goût du lait (environ 24-48h de grève de tétée). Je tirais encore mon lait et je fournissais la crèche. A la fin du 3ième mois, je n'arrivais plus à fournir assez au tire lait, et puis elle devenait grande, et j'en avais marre. Elle est passé aux biberons de lait entier à la crèche, et j'ai continué de l'allaiter.
Je n'avais quasiment pas de douleur, et pas de rejet non plus.
Petit à petit, elle devenait de moins en moins intéressée par le sein. Plus ça allait et plus c'était moi qui réclamait. Jusqu'au milieu du 5ième mois, où elle a secoué la tête à ma proposition de tétée. Elle avait 14 mois, je n'ai jamais réussi à la raccrocher. C'est une goinfrette, elle était bien plus intéressée par le côté nutritif de la tétée que par les tétouillages et les câlins. Pour ces deux points, la tétine et les bras de Maman, ça fonctionne super bien.
J'ai été désespérée de voir mon projet de co-allaitement anéanti... Puis je me suis faite à l'idée.

Aujourd'hui, avec le recul, je suis contente qu'il n'y ait pas eu de co-allaitement, je ne suis pas sûre que j'aurai survécu...
Mais la situation était un peu particulière : Mon Loulou est né une semaine avant le premier confinement. Je suis rentrée de la maternité le dernier jour de crèche de ma grande, et j'ai passé tout mon post partum à gérer seule un bébé de 17 mois 1/2 pas tellement d'accord avec l'arrivée du petit frère, et ledit petit frère se remettant d'un accouchement légèrement traumatique (forceps et clavicule cassée). Je pense que s'il avait fallu batailler sur la jalousie des tétées toute la journée dans notre petit appartement en plus, j'aurai vraiment fait un burn-out.

Bref, même si on met de côté le cas particulier du confinement, le sevrage pendant la grossesse a permis le fait qu'elle ne se souvienne plus du tout qu'elle y avait touché avant. C'est moi qui lui ai rappelé. Et donc, j'ai amené ça de la manière qui m'arrangeait : J'ai insisté sur le fait qu'elle avait aussi tété quand elle était bébé et que maintenant c'était au tour de son frère, tout en lui montrant des photos d'elle avant, et en lui proposant d'autres activités trop chouettes qu'elle ne faisait pas avant, que son petit frère ne faisait pas non plus, mais qu'elle pouvait faire maintenant. "Loulou il est trop petit parce qu'il prend des tétées. Du coup il peut pas manger du chocolat / faire de la peinture / lire une histoire avec Maman / jouer aux duplos / ... , alors que toi tu peux."

J'espérais aussi favoriser un lien affectif fort en co-allaitant. A l'heure actuelle, elle a 33 mois, lui en a 15, et je vois tellement ce fameux lien qui se crée jour après jour, sans avoir besoin de co-allaitement. On fait de gros câlins tous les 3 dans le canapé, et j'essaye au maximum de jouer avec les deux en même temps... Mais clairement, ce qui crée le lien, c'est son évolution à lui. Elle a commencé à s'intéresser d'un peu plus près à son frère quand il a commencé à marcher, et le fait qu'il prononce son prénom (depuis un petit mois) a été un véritable déclic pour elle. Elle le considère depuis comme une véritable personne et un potentiel partenaire de jeu, là où elle le considérait plutôt comme un squatteur de bras de Maman et un démolisseur de constructions jusqu'à présent.

Bref, désolée du pavé, je tenais à témoigner sur le fait qu'on vit très bien, même sans parvenir au co-allaitement (et même en l'ayant vécu comme un échec cuisant au moment du sevrage).
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
@anicetlaviolette Je ne suis pas vraiment d'accord avec votre introduction... J'ai trouvé ici des témoignages nuancés et j'espère que le mien montre aussi une réalité avec ses points négatifs et positifs.
Comme vous je n'ai pas choisi le co-allaitement, ça n'a jamais été un objectif. En revanche il est vrai que fréquenter ce forum m'avait ouverte à cette possibilité... sans prosylétisme.
(Et du coup je me demande bien où on pourrait trouver des témoignages de mamans assez ouvertes sur l'allaitement pour co-allaiter mais qui n'en ont pas apprécié l'expérience... Sinon dans des endroits pro-allaitement comme ici ?)
 

MamanLibellule

Période de pointe
Bonjour @anicetlaviolette !
Vos réponses sont intéressantes, mais effectivement je me permettrai d'y ajouter quelques nuances, ayant l'expérience d'un deuxième sans co-allaitement.

Tout d'abord, "co-allaiter ou pas", je l'ai vu comme un choix. On peut, à tout instant, faire le choix de sevrer un bébé ou un enfant, quelque en soit la raison, et même si l'enfant n'a rien demandé. Ma Chouchoute était certes petite au début de la grossesse, mais la question s'est posée.
J'ai choisi de continuer d'allaiter le plus loin possible, tout en sachant que je pourrais sevrer à tout instant si ça se passait mal.

Concernant les désagréments d'un allaitement enceinte, je n'en sais rien, je n'en ai pas vraiment eu (à part la panne de lait, et effectivement, je l'ai pas gérée, je l'ai subie).

Les commentaires pendant la grossesse, j'en ai eu, et j'ai joué la naiveté complète "Ben oui j'allaite pourquoi? Tout se passe très bien, ya pas de raison d'arrêter!". Je ne me suis jamais cachée, et je n'ai pas eu de remarque vraiment méchante. Surtout des interrogations "Je ne savais pas que c'était possible!". Je ne l'ai pas caché non plus au personnel de santé, et je n'ai pas eu de remarque particulière. C'était noté dans mon dossier.
Ah, si, pardon, ma gynéco, à la première auscultation, s'est exclamée "Mon Dieu ces mamelles! Vous êtes effectivement faite pour allaiter!". Sur le coup, j'ai trouvé que le compliment était un peu étrange. Après réflexion, je me suis surtout dit que c'était les 9 mois d'allaitement qui avaient forgé des "mamelles faites pour allaiter", plutôt qu'un truc inné...
Après, même si dans ma tête, je voulais aller jusqu'au co-allaitement, je ne l'ai jamais ouvertement dit. "On verra, je fais au jour le jour, pour l'instant tout se passe bien alors on continue". Je faisais la meuf détachée, alors que j'ai vécu son sevrage comme un énorme déchirement.
Je n'ai pas eu de réticence de mon conjoint. Il n'ai jamais fait un seul commentaire (ni positif ni négatif) sur l'allaitement. C'est ma partie, il me laisse faire.

Concernant les deux questions suivantes, à savoir comment se passe le co-allaitement, et si l'ainé demande plus à téter, je ne pourrai pas répondre puisque ma fille s'est sevrée à 5 mois 1/2 de grossesse.

En revanche, donner son lait dans un verre, je peux répondre : d'une part ma fille n'a accepté le lait que 3 mois après le sevrage. Quand son frère est née, elle refusait le lait, elle n'ouvrait même pas la bouche. D'autre part, avec le recul, je trouve que gérer un nouveau né et un ainé est déjà suffisamment prenant, je ne pense pas que j'aurai pris le temps de tirer mon lait en plus.

Pour les avantages/inconvénients, je ne peux pas tellement répondre... Simplement, l'allaitement avec mon Loulou a démarré très facilement, malgré le fait qu'il ouvrait assez peu la bouche. (Il avait tendance à plaquer sa bouche à peu près au bon endroit puis aspirer un bon coup pour que le téton vienne à lui). Honnêtement, c'était très désagréable et, je pense que si je n'avais pas eu mes fameuses "mamelles faites pour allaiter", j'aurai sérieusement douillé. Donc je suis persuadée que les 14 mois d'allaitement de ma grande ont permis un début d'allaitement idéal pour mon Loulou, même si je n'allaitais plus depuis 4 mois quand il est né.

Enfin, est-ce que ça apporte quelque chose dans la relation fraternelle, je pense que personne ne peux le dire. Une complicité qui s'installe entre deux enfants co-allaités se serait sans doute installée de la même manière s'ils ne l'avaient pas été.
@anicetlaviolette, vous vous exclamez que c'est l'évidence même... Et pendant ma grossesse, j'en étais persuadée aussi. J'ai vécu le sevrage de ma grande comme la certitude d'un manque dans leur future complicité d'ailleurs.
Force est de constater aujourd'hui que ce n'est pas du tout le cas.
Ils ne sont pas frères de lait, certes, mais ils sont frères de sang. Ils partagent les mêmes parents, les mêmes complicités, les mêmes batailles autour des bras de maman. Ils apprennent à laisser l'autre câliner Maman sans intervenir (même si, pour l'instant, ce n'est pas acquis).
Bref, ils grandissent ensemble.
Attribuer cette complicité au co-allaitement est aussi réducteur que d'attribuer un problème de sommeil à l'allaitement. C'est bien plus que ça.
La complicité entre deux enfants, à mon sens, c'est d'abord une ambiance familiale générale, et ce sont les parents qui montrent l'exemple. Si l'ambiance est généralement câline, joyeuse et respectueuse (entre adultes et entre adultes & enfants), l'ambiance sera globalement pareil entre les enfants (même s'ils vont forcément se disputer aussi).
Bref, je pense que l'allaitement, le co-allaitement, le cododo, le portage, et tout autre moyen de maternage sont des outils pour favoriser une ambiance câlins. Mais on peut aussi très bien remplacer tout ça par de gros câlins.

Voilà. Désolée pour le pavé (j'en suis spécialiste, je crois).
 

Doobida

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
C'est dommage @anicetlaviolette, votre témoignage était intéressant !
Juste le ton de la première phrase et d'une de la fin, qui était un peu agressif avec l'idée que c'est comme ça et pas autrement.., mais sinon chaque témoignage est bon à prendre !
 
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